La réutilisation à long-terme des eaux usées traitées (EUT) pourrait constituer une source de contamination avec un apport cumulé en éléments toxiques. Le but de cette étude est d'évaluer l'impact génotoxique d'une telle irrigation sur les sols du périmètre irrigué Cebala-Borj Touil à travers le test de Vicia-micronoyaux. Méthodologie et résultats. Les lixiviats des sols issus de 3 parcelles recevant des EUT depuis 2 (P2), 4 (P4) et 10 (P10) ans ont servi pour l'étude génotoxique. Ces lixiviats sont basiques avec une salinité ne dépassant pas 2,23 dS m-1 dominée par des ions Cl et Na. La composition métallique a montré des teneurs plus élevées chez les sols ayant reçu des irrigations avec les EUT par rapport à celui du contrôle jamais irrigué (P0). L'étude génotoxique a révélé une activité mitotique importante chez tous les lixiviats, une induction des micronoyaux surtout chez P10, et une apparition des aberrations chromosomiques et nucléaires. Conclusion et application. Bien que l'échantillonnage se soit déroulé pendant la période pluvieuse, supposée lessiver les contaminants en profondeur, le sol de Cebala-Borj Touil semble avoir un potentiel génotoxique. Le transfert de ces contaminants vers les cultures occupées par ces sols, spécialement fourragères, nécessite une attention dans une crainte d'atteindre la chaine trophique. Le test de micronoyaux à travers une exposition indirecte (à travers les lixiviats) semble être un outil rapide et fiable dans la détection de la toxicité pouvant nuire la santé humaine. Mots clés : contaminants, eaux usées traitées, génotoxicité, lixiviats, long-terme.