This essay examines the politics of reflexive discourse in the contemporary Muslim world, interrogating the social, affective, and material mediation of its expression. I focus on Turkey's Alevi community, for whom the encounter with modern reflexive media has proved deeply ambivalent. If available genres of public reflexive discourse enable Alevi participation in national public debate, such discursive media also sustain a disciplinary impetus, in which certain genres of argument and forms of subjectivity are valued as critical in contrast to others that are deemed to be insufficiently detached or excessively impassioned. The boundary between the critical and the uncritical, I argue, represents an ideological partition, a condition of social intelligibility, and an institutionally enforced limit to viable subjectivity. Interrogating this partitioning, I thematize a particular understanding of the politics of reflexive discourse, in which existing institutional architectures motivate the production of certain kinds of reflexive subjects at the expense of others, by disciplining affective potentials, moral sensibilities, and modes of historical consciousness.
Résumé
Le présent essai étudie la politique du discours réflexif dans le monde musulman contemporain, en interrogeant la médiation sociale, affective et matérielle de son expression. Il se concentre sur la communauté alévie de Turquie, dont la rencontre avec les médias réflexifs modernes s'avère profondément ambivalente. Bien que les genres de discours réflexif public disponibles permettent aux Alévis de participer au débat public national, ils sont aussi porteurs d'une dynamique disciplinaire en cela que certains genres d'arguments et certaines formes de subjectivités seraient préférables car estimés critiques là ou d'autres sont jugés trop peu détachés ou excessivement passionnées. La limite entre critique et non critique représente, selon l'auteur, une ligne de partage idéologique, une condition d'intelligibilité sociale et une limite imposée par les institutions à une subjectivité viable. En interrogeant ce cloisonnement, l'auteur explore une compréhension particulière de la politique du discours réflexif dans laquelle les architectures institutionnelles existantes motivent la production de certains types de sujets réflectifs au détriment des autres, en disciplinant les potentiels affectifs, les sensibilités morales et les modes de conscience historique.