“…Elle renverrait également à la peur de la mort, à la désapprobation, et à la crainte de ses propres réactions émotionnelles tout autant qu'à celles du patient [6,8,9]. Une revue semi-systématique de la littérature récente [10] a permis de dresser plusieurs constats : 1) seuls 29 articles portent sur l'annonce en neurologie ; 2) parmi ces 29 articles, huit concernent l'annonce diagnostique des maladies neuromusculaires se déclarant à l'âge adulte, et trois seulement ont été publiés dans des revues scientifiques à comité de lecture [11][12][13] ; 3) des 29 articles retenus sur l'annonce en neurologie, dont 8 en neuromyologie, 4 invariants sont apparus, à savoir : (a) un effet pharmakon de l'annonce, entre choc et soulagement du côté des patients, et entre satisfaction et impuissance du côté des médecins ; (b) l'importance du cadre (lieu, accompagnement) ; (c) l'influence de la temporalité de l'annonce (la durée de la consultation, la possibilité de différentes consultations d'annonce et l'écart entre le moment de l'annonce et l'expression des premiers symptômes) ; enfin (d) le risque de malentendus liés non seulement aux effets d'un potentiel « scotome auditif », c'est-à-dire le fait que le patient n'entend que des fragments d'information, mais aussi à une « sélection mnésique » qui implique, quant à elle, que le patient n'entende pas n'importe quels fragments d'information, mais principalement les plus négatifs et les plus angoissants. Ces effets peuvent être la conséquence des mouvements défensifs de chaque protagoniste.…”