“…Ce n'est pas contradictoire avec la conceptualisation en termes de « textes composites » (Bautier, Crinon, Delarue-Breton & Marin, 2012) ou « documents » (Tricot, Sahut & Lemarié, 2016 ; Halté & Maisonneuve dans l'introduction du présent dossier), ces dernières formulations mettant l'accent sur les logiques internes aux objets, même si leurs auteurs insistent sur la mise en correspondance des manières de lire que la forme de l'écrit autorise et de celles effectivement conduites. Ce dernier aspect nous semble essentiel, parce que « une même oeuvre est comprise différemment par des lecteurs distincts », et parce que « deux oeuvres différentes ne mettent pas en jeu les mêmes processus de lecture […] pour une même population », ce qui conduit à « prendre en compte une oeuvre précise dans sa relation avec les lecteurs aux caractéristiques identifiées » (Segré, 2001), les études littéraires et sociologiques ayant le plus souvent tendance à privilégier un seul des deux aspects. Ainsi, à la différence des « théories de la réception » qui n'ont pas étudié les réceptions effectives (Mauger 1999), le « lecteur supposé », ou plutôt la « définition sociale de l'enfant » lecteur (Chamboredon & Fabiani, 1977a objectivable dans le livre, est ici confrontée aux pratiques des lecteurs effectifs.…”