Résumé :Les plantes sont soumises constamment à des agressions multiples, provenant d'attaques par une grande variété de virus, bactéries, champignons, nématodes, ou encore d'herbivores. Face à cette pression, et devant l'impossibilité de fuir ces conditions hostiles, les plantes ont développé des systèmes de détection sophistiqués leur permettant d'opposer le plus souvent un état de résistance. L'agriculture a, de tous temps, cherché à associer aux qualités agronomiques des plantes cultivées les propriétés de résistance aux maladies de leurs parents sauvages. Les recherches actuelles visent une meilleure compréhension des mécanismes de défense naturels des plantes pour développer de nouvelles méthodes de lutte. Quand l'agresseur surmonte les barrières préexistantes à l'attaque, certaines plantes mettent en place, après une étape critique de reconnaissance, une cascade d'événements cellulaires complexes aboutissant à la résistance, et connue sous le nom de réaction d'hypersensibilité, ou RH (figure 1). La RH est caractérisée par la mort programmée des premières cellules infectées puis par l'induction d'altérations métaboliques intenses dans les tissus entourant les lésions nécrotiques [1]. Ces réponses de défense comprennent notamment : -un renforcement des parois végétales par le dépôt de polysaccharides, de composés phénoliques insolubles et de protéines ; -la stimulation de voies métaboliques secondaires, certaines conduisant à la synthèse de composés antimicrobiens appelés phytoalexines ; -la synthèse d'un large spectre de protéines de défense attaquant directement les structures du microorganisme, en général leurs parois ou membranes cellulaires. Cette superposition de réponses de la plante résulte généralement en un confinement de l'agent pathogène inducteur au niveau du site d'attaque [2]. Cette résistance locale est également accompagnée d'un phénomène appelé « résistance systémique acquise » (SAR) et procurant une protection durable, et à large spectre, à l'ensemble de la plante envers une infection secondaire. La perception spécifique par la plante d'un agresseur de type biotique (c'est-à-dire se nourrissant sur des cellules végétales vivantes) nécessite la présence simultanée d'un gène d'avirulence chez le parasite et celle d'un gène de résistance chez la plante (figure 1). En cas d'absence de l'un ou l'autre de ces gènes, la reconnaissance nécessaire à la RH n'a pas lieu, et la maladie se développe. D'autres types de microbes sont qualifiés de nécrotrophes, car leur stratégie de colonisation implique la secrétion de toxines et d'enzymes de macération qui tuent les cellules végétales et dégradent leurs structures avant de s'en nourrir. La reconnaissance de l'agresseur par l'hôte déclenche une série de processus cellulaires rapides incluant notamment des flux d'ions, des phosphorylations, et la production de formes activées de l'oxygène. Ces réponses ne seront pas décrites ici (revue in [3,4] mystérieuse, comme l'est la relation de cette mort avec la production de signaux secondaires de défense.Summary...