Le titre parataxique de cet article soulève un certain nombre de questions et de problèmes. Les récits, objet que R. Barthes lui-même prenait soin de pluraliser, ne concernent-ils que la narratologie ou peuvent-ils intéresser l'un ou l'autre des domaines de la linguistique ? Si l'on considère que l'objet de la linguistique est la langue et que la phrase est sa limite maximale d'investigation, alors le récit n'est pas un objet linguistique (Adam, 2008a). Mais si la linguistique ne s'arrête pas à la phrase, alors le récit peut être l'objet de ce que, dans sa célèbre « Introduction à l'analyse structurale des récits », R. Barthes (2002a, p. 831) appelait une « linguistique du discours ». La narratologie limite ses investigations à la narrativité et aux différentes formes de mise en récit, alors que, pour la linguistique du discours, le récit n'est qu'une des formes possibles de textualité et la narration une des formes d'énonciation. D'où une attention accrue aux différents genres de récits propres à des pratiques discursives aussi différenciées que le discours publicitaire, religieux, politique, littéraire, la conversation ordinaire, le discours historique, etc.Linguistique -récits -narratologie Pratiques, 181-182 | 2019 10 Par ailleurs, comme il le dit encore, les limites de la narratologie tiennent au fait que, réduite au rang de boite à outils des études littéraires, elle « fait l'impasse sur l'ancrage Linguistique -récits -narratologie