“…Bien conservées par les interrogés, plusieurs images de ces magazines ont été découpées pour décorer l'intérieur et l'extérieur de leur logement. Le coût de l'équipement du surfeur, sa légitimité liée à des mobilités internationales (selon Dauphin, surfeur, habitant de Fort-Dauphin, interrogé le 30 septembre 2017, « si tu voyages pas, t'es pas un surfeur ») et sa couleur de peau (Brisson, 2017, analyse les discriminations vécues par des jeunes hommes noirs sur les plages de Rio de Janeiro, au Brésil) renvoient à la construction d'une image archétypale du surfeur largement véhiculée depuis les années 1950-1960 (Benassi, 2018 ;Guibert, 2006Guibert, et 2011Lemarié, 2016). De plus, les photographies exposées dans les magazines de surf mettant davantage en avant les corps des individus dans l'exercice corporel de glisse sur une vague que le territoire auquel cette vague se rattache, les surfeurs locaux enquêtés souhaitaient revendiquer à la fois leur propre corps et leur appartenance à la Grande Île.…”