Jeunes issus de l'immigration : les diplômes de l'enseignement supérieur ne garantissent pas un égal accès au marché du travail

Abstract

En France, la question des discriminations raciales dans l'emploi ou dans le travail n'a fait l'objet de recherches que depuis la fin des années 1990. La référence à l'universalisme républicain, conjuguée à la politique d'intégration des étrangers, des immigrés ou de leur descendance expliquent, pour une large part, ce désintérêt pour leurs conditions d'emploi. À cela s'ajoute l'absence traditionnelle dans la statistique publique française (du moins depuis la fin de la colonisation) « des variables d'origine » (Spire et Merllié, 1999). Depuis le milieu des années 1990, de nouvelles enquêtes révèlent cependant l'existence d'inégalités racistes dans la société française 1. Des 31 2002-N°79 FORMATION EMPLOI Regards sur l'insertion après l'université

Choices and Enrollments in French Secondary and Higher Education: Repercussions for Second-Generation Immigrants

“…Second-generation immigrants more frequently obtain a technological or vocational baccalaureát than a general baccalaureát (Brinbaum and Kieffer 2009), which may also reduce their chances of completing a tertiary degree. Using the Céreq Génération 1998 survey, Alain Frickey and Jean-Luc Primon (2002) have shown that dropout rates from university are higher among second-generation immigrants, which may well have an impact on their subsequent transition to the labor market.…”

“… See Brinbaum and Werquin (1998, 2004), Fournier (1999, 2007),Frickey and Primon (2002),Frickey et al (2006), andMeurs et al (2006).…”

Schooling, symbolism and social power: The hijab in republican France

“…In such areas with large migrant populations, high unemployment and schools in difficulty, better-off students are more likely to attend private schools or to travel out of the area to more distant state schools (Bronner 2003, Felouzis 2003. There is also evidence of discrimination against those of migrant background in the job market (Frickey and Primon 2002).…”

La fabrique des discriminations

“…Tout au long de la décennie, et avant qu'ils ne deviennent un sujet de préoccupation institutionnelle, plusieurs travaux précurseurs en sciences sociales se sont penchés sur les phénomènes discriminatoires. On pense notamment aux recherches juridiques de Danièle Lochak (1987), aux enquêtes de l'équipe de l'URMIS 1 (De Rudder, Tripier, Vourc'h, 1995 ;De Rudder, Poiret et Vourc'h, 2000 ;Poutignat et Rinaudo, 2000 ;Frickey et Primon, 2002), de Philippe Bataille (1997) et Olivier Noël (1999) sur les discriminations dans le domaine du travail ; aux travaux de Patrick Simon dans le domaine du logement (1998) ; à ceux de Jean-Pierre Zirotti (1997), Jean-Paul Payet (1999) et Françoise Lorcerie (2003 pour celui de l'école. L'« invention» française de la discrimination (Fassin, 2002) a progressivement permis le passage d'un raisonnement en termes de difficultés d'intégration à une analyse en termes de blocages et d'obstacles, posant ainsi la question de l'égalité de traitement et de la justice sociale.…”