La présente étude porte sur 29 lignes de notes de terrain constituées de la transcription intégrate d'une entrevue sur les pratiques chama‐nistes néfastes du nord de l'Alberta. Elle a pour but de sensibiliser les ethnographes à certaines possibilités qu'oflrent l'ethnométhodologie et l'analyse du discours pour l'nterprétation des entrevues et des notes de terrain ethnographiques. Elle démontre que le contexte culturel, généralement considéré comme facteur externe déterminant ou in‐fluant sur le comportement, se construit en fait dans la conversation elle‐même, et que la coopération entre l'enquêteur et rinformateur s'insi‐nue dans le discours de façon beaucoup plus profonde que ne semblent généralement le reconnaître les auteurs d'études ethnographiques expérimentales reposant sur l'analyse de dialogues. Elle se veut un pendant empirique au discours anthropologique «interprétatif» qui peut devenir complètement ésotérique faute de s'appuyer sur des enregistrements qui sont des dialogues interculturels authentiques et vérifiables.
This analysis of 29 lines of fieldnotes, which comprise a verbatim record of an interview concerning “bad medicine” among the Dene‐Tha of northern Alberta, is intended to alert ethnographers to some of the ways in which ethnomethodology and conversation analysis can illuminate ethnographic interviews and fieldnotes. It demonstrates that cultural context, commonly assumed to “determine” or “influence” behaviour, is generated within conversation itself. It further demonstrates that cooperation between fieldworker and informant is much more pervasive than writers of “dialogic” experimental ethnographies appear to realize. It constitutes an empirical alternative to esoteric “interpretive” anthropological discourse not securely grounded in inspectable records of actual intercultural talk.