S.A. Semenov, le fondateur de la discipline, avait donné un cadre large à la tracéologie. Pourtant, en un demisiècle, la plupart des recherches dans ce domaine se focalisèrent sur l'usure des outils lithiques. Quelques travaux pionniers montrèrent néanmoins que l'analyse des marques d'outils pouvait être efficacement appliquée aux études d'art pariétal pour aborder des questions relatives aux techniques, aux chaînes opératoires et à la chronologie des représentations. Un des aspects qui en découle mais qui n'a pas encore été exploré, est celui du rafraîchissement des figures. Les différences de morphologie observées dans les contours gravés ou piquetés d'une composition peuvent être vues comme le résultat d'évènements distincts. Cela avait été le cas avec le Bison de La Grèze, suspecté d'avoir été partiellement repassé à l'époque de sa découverte pour le rendre plus visible. Un analyse détaillée des contours de la représentation, sous microscope binoculaire et à partir de différentes échelles de modèles 3D, montre que le fond blanc et frais observé en plusieurs points de la gravure ne témoigne pas d'une reprise moderne de la figure mais d'un processus d'altération naturelle de la paroi.