Le Régiment du Service Militaire Adapté (ou rsma), dispositif militaire de formation et d’insertion professionnelle piloté par l’armée de terre dans les dom-com, et extrêmement populaire en Polynésie française, peut-il être considéré comme une nouvelle articulation souveraine ? Dans cet article je me propose d’analyser l’engagement des jeunes polynésiens dans ce programme comme une articulation souveraine, c’est-à-dire une affirmation de leur identité propre et une performance de citoyenneté, mais aussi comme un révélateur des inégalités qui traversent la jeunesse polynésienne. Penser cet engagement militaire en tant qu’articulation nous permet d’analyser le choix de mes interlocuteurs comme un choix pragmatique face à leur parcours de vie, mais aussi symbolique, ancré dans l’imaginaire de l’armée et de l’engagement en Polynésie française.Polynésie française, présence militaire, souveraineté autochtone, citoyenneté, jeunesse, colonization