L’insertion professionnelle des artistes est peu documentée au Québec, alors même qu’apparaît un « boom » de profils artistiques au sein des jeunes adultes québécois. Cet article souhaite contribuer à combler ce vide dans la recherche. Il se penche spécifiquement sur les services de « gestion de carrière artistique », dispensés par le milieu communautaire à l’intention des jeunes artistes émergents. L’observation des services en question nous amène à discerner, dans ceux-ci, une logique de responsabilisation ou de management de soi, en phase avec une injonction à l’autonomie visible dans d’autres secteurs de l’action communautaire. Ceci suggère une pression vers une forme d’agir rationnel et instrumental, au fondement de l’idéologie néolibérale, qui ferait pression sur le milieu artistique via cette focalisation sur la « gestion » de carrière.