L’éducation au patrimoine à l’école primaire : une éducation citoyenne ?

Abstract

Cet article s’intéresse aux liens possibles entre l’éducation au patrimoine et l’éducation à la citoyenneté à l’école primaire française quand des élèves de neuf à douze ans patrimonialisent des objets ou des éléments immatériels présents dans leurs villages. L’étude du dispositif pédagogique, le suivi de son déroulement réel lors de débats en classe et lors d’une exposition collective ainsi que l’administration d’un questionnaire aux 90 élèves montrent que ce type d’éducation au patrimoine participe de l’acquisition de compétences sociales, politiques et culturelles du « vivre ensemble ».

L’éducation formelle et non formelle au patrimoine local : valeurs et conflits de valeurs. Le cas de la vallée du Queyras

“…Le programme « Adopter mon patrimoine » mis en oeuvre à la suite de cette charte cherche à faire acquérir des valeurs définies par Eco (Blanc-Maximin, 2016) et engagent les élèves dans un processus de patrimonialisation inédit qui s'étale au moins sur un cycle d'apprentissage, c'està-dire trois ans. Deux nouvelles valeurs, la constance dans la durée et l'exercice d'un choix démocratique et éclairé (par l'étude et l'enquête raisonnée de chaque patrimoine à adopter) sont à faire acquérir aux élèves à travers ce projet qui se démarque d'une part, par sa durée exceptionnelle par rapport à la majorité des projets pédagogiques achevés en trois mois en moyenne et, d'autre part, par sa valeur démocratique : débattre voter et respecter le choix des urnes (Blanc-Maximin, 2016).…”

“…Elle est investie par des aspects géographiques, économiques, écologiques, socio-politiques et culturels, ce qui sous-tend des valeurs très différentes selon les conceptions du territoire et du patrimoine issues des différents champs disciplinaires et des habitants car l'éducation au patrimoine local et les valeurs dont elle est porteuse sont indissociables de l'action d'individus ou de groupes locaux qui patrimonialisent certains éléments (Micoud, 2005 ;Davallon, 2009). C'est ce processus de patrimonialisation par des acteurs du territoire qui peut nourrir une éducation présente à l'ère de l'Anthropocène (Davallon, 2002 ;Micoud, 2005 ;Blanc-Maximin, 2016).…”