L'efficacité de la réglementation prudentielle des banques à la lumière des approches théoriques

Abstract

La réglementation prudentielle n'est qu'une des composantes du contrôle bancaire ; son rôle est néanmoins crucial. Si son objectif de sécurité et de stabilité du secteur bancaire est généralement admis, le choix de ses instruments est plus controversé. Une analyse comparée de la littérature nous apparaît un outil méthodologique indispensable. Selon nous, les spécificités de la banque fondent sa réglementation. C'est donc sur leur capacité à intégrer les spécificités bancaires que doit se juger la pertinence des différentes approches théoriques. Les cadres d'analyse traditionnels (théorie de la préférence sur les états et théorie du choix de portefeuille) se révèlent mal adaptés à la formalisation des spécificités bancaires en raison de leurs hypothèses respectives de complétude et de perfection des marchés financiers. Dans les modèles récents de « réglementation optimale », la formalisation de la réglementation prudentielle des banques évolue désormais vers l'intégration, encore partielle cependant, des asymétries d'information indispensables à la compréhension de la spécificité bancaire.

Le rôle de la garantie des dépôts dans la prévention des paniques bancaires : fondements théoriques et études empiriques

“…En procédant de la sorte, on élimine toute panique bancaire mais on détruit aussi l'activité de transformation d'échéance qui permettait aux déposants de lisser leur plan de consommation intertemporelle. Et on détruit ainsi toute spécificité bancaire, à condition qu'on lui en ait attribuée une au départ (voir à ce sujet Couppey et Madiès, 1997). Ce type d'argumentaire déchaîne d'ailleurs l'ironie de Neil Wallace qui affirme que « la proposition d'utilisation du "narrow banking" pour faire face au problème de l'illiquidité bancaire est analogue à celle qui consiste à proposer de limiter la vitesse des véhicules à zéro afin de réduire les accidents automobiles » (1996, page 9).…”

“…L'assurance des dépôts ne trouve pas véritablement de place, sauf dans un rôle purement curatif où elle sert à indemniser des déposants lésés dans la faillite de leur banque. Celle-ci ne joue donc Kane, 1981 ;Freeman, 1988 ;Kim et Santomero, 1988 ;Keeley et Furlong, 1990 ;Grossman, 1992 ;Rochet, 1992 ;Couppey et Madiès, 1997. pas ici le rôle central que lui assignent Diamond- Dybvig (1983). À l'inverse de ces derniers, rien n'est dit non plus sur la forme souhaitable d'assurance des dépôts : publique ou privée, fortement protectrice ou non.…”