Concept proposé par Oldenburg (1989), le tiers-lieu est un espace de sociabilité publique hors des cadres familiaux et professionnels. À l’ère d’Internet, sont nommés tiers-lieux des espaces de travail collaboratif ( coworking , makerspaces …) initiés par des collectifs locaux d’usagers. Structures émergentes au modèle économique fragile, ces lieux d’innovation économique et/ou sociale ancrés dans leur territoire sont des leviers de développement local. L’article explore l’émergence de politiques – locales, régionales et nationales – en faveur des tiers-lieux. L’analyse multi-scalaire de ces politiques et des réseaux d’acteurs plaide pour une circulation interterritoriale de la notion de tiers-lieu, dont la définition varie selon le type de politique et l’échelle d’action. Alors que s’opposent les valeurs et pratiques des tiers-lieux (ouverture, liberté) et de l’action publique (procédures, contrôle), un cadre de référence socio-technique commun à ces deux mondes émerge de la co-construction d’une politique nationale innovante dans le cadre d’une gouvernance partenariale.