Suite à la ratification des conventions des Nations Unies relatives aux droits de l’enfant, la lutte contre le travail des enfants, considéré comme l’une des pires formes d’exploitation des enfants, est devenue l’une des préoccupations de la communauté internationale. Le gouvernement centrafricain qui a souscrit aux recommandations du Sommet mondial de l’enfance a préconisé des mesures en vue d’éradiquer ce phénomène. La mise en œuvre de ce programme passe par l’identification des principaux déterminants (contexte socio-économique, caractéristiques individuelles de l’enfant, celles du chef de ménage ou du tuteur). Il apparaît que 61,5 % des enfants travaillent alors que le rendement scolaire reste mitigé et caractérisé par une faible scolarisation et un rythme d’abandon relativement élevé. De nos résultats, il ressort que l’urbanisation et la pauvreté sont les principaux déterminants du travail des enfants. Au-delà de ces facteurs, l’étude révèle la complexité du phénomène qui dépend des facteurs endogènes tels que la scolarisation et les travaux domestiques. En effet, les enfants qui vivent sous la tutelle de chefs de ménage plus instruits sont plus exposés au risque de travailler quand bien même ils ont plus de chance d’être scolarisés. Par contre, les enfants qui n’ont pas un lien de filiation directe avec le chef de ménage ont moins de chance de fréquenter une école. Notons enfin l’ambivalence du confiage qui peut augmenter les chances de scolarisation lorsque les enfants sont confiés à des ménages riches, ou au contraire astreindre les enfants confiés aux travaux domestiques lorsqu’ils vivent dans des ménages pauvres.