L'espace des carrières des ingénieurs de l'équipement dans le public et le privé (1800-2000)

Abstract

Consultable sur Internet : www.cairn.info/revue-francaise-d-administration-publique-2005-4-page-651.htmNational audienceThis article analyses the evolution over the last two centuries of career horizons for public works engineers -- or the whole of the various avenues of public and private sector activities in which public works engineers are present at a given time. Divided into three chronological periods, the overall picture shows that public works engineers have gradually enlarged their original working areas (construction and maintenance of transport communication for the state). Described with the aid of numerous tables, this spreading out concerns both the opening out onto new employers (from the state to private enterprise and local authorities) as well as onto new domains within the state (research, management, environment)

Le « monde social » polytechnicien de la première moitié du xixe siècle et la question de la circulation des savoirs en son sein

“…Mais plus que les presses lithographiques des écoles, ce sont les revues fondées par les différents corps d'ingénieurs alimentés par l'École polytechnique qui vont s'ériger au xix e siècle en lieux décisifs pour la production et la circulation de nouveaux savoirs et pratiques relatifs à l'art de l'ingénieur 6 . Sont ainsi créés successivement : en 1803, le Mémorial de l'officier du génie, en 1816, les Annales des mines, qui prennent la suite du Journal des mines fondé en 1794, en 1826, le Mémorial de l'artillerie, en 1831, les Annales des ponts et chaussées, en 1847, le Mémorial du génie maritime et en 1855, créées par les ingénieurs télégraphistes, les Annales télégraphiques [Chatzis & Ribeill 2008], [Laboulais 2013, chap…”

“…Le monde polytechnicien va continuer à envelopper « de toutes parts » la vie de ses membres durant leur carrière professionnelle, déroulée pour l'essentiel, dans la première moitié du xix e siècle, au sein de l'administration. Prenons le cas du corps des ponts et chaussées [Chatzis & Ribeill 2005]. Qu'il déploie l'essentiel de ses troupes en dehors de la capitale, dans les différents services des ponts et chaussées, un pour chaque département, il n'en empêche : aussi loin qu'il soit du centre parisien, chaque membre du corps n'est jamais, en effet, seul, la présence de son administration planant constamment au-dessus de sa tête.…”

Fusionner pour durer ? Légitimité institutionnelle et rétributions matérielles dans les recompositions de corps en France

“…Il s'agit là de la deuxième variable, touchant au rapport que les ingénieurs des Ponts entretiennent avec la nature technique des métiers traditionnels de l'Equipement. Les hauts fonctionnaires des Ponts et Chaussées exercent des activités qui exigent des compétences de moins en moins techniques et qui ne font plus appel à une expertise pointue dans le génie civil et les travaux publics, telle que la produisaient eux-mêmes les membres du corps au cours du dix-neuvième siècle (Chatzis et Ribeill, 2005). La création du ministère de l'Équipement qui procède Enfin, l'état des rapports entre les hauts fonctionnaires des Ponts et Chaussées et le Ministère est également analysable à travers l'étude de leur présence au sein des lieux d'exercice traditionnels de leur métier, dans les services déconcentrés notamment.…”