La notion d’héritage va de soi avec la pratique de l’archéologie, il fait partie intégrante de notre métier. Heres en latin signifie l’héritier, heredium, le patrimoine, l’héritage. D’ailleurs heritage signifie en anglais « patrimoine ». L’héritage, c’est ce qui est transmis par les ancêtres, c’est une notion polysémique, qui recouvre de multiples facettes, à l’instar des nombreuses couches archéologiques qui s’accumulent au fil des ans, des siècles, des millénaires comme ce que l’on peut observer à Thérouanne. Cet héritage est multiple, il peut être toponymique, stratigraphique ou géographique. Riche, complexe et passionnant pour certains, il peut se révéler lourd, encombrant et subi pour d’autres (aménageurs, élus, certains habitants), d’autant plus au sein d’un bourg. En Gaule Belgique, l’héritage antique est aussi très présent dans notre système viaire, nos axes de circulation. Mais les circulations, ce sont aussi les échanges économiques via la circulation des matériaux que l’on peut retrouver à Thérouanne, et en l’occurrence, le matériel lapidaire. Ces héritages et ces circulations influent fortement sur le développement du village aujourd’hui et nécessite impérativement une médiation, un transfert, un dialogue entre tous les intervenants concernés car au final, cet héritage est notre patrimoine commun, un bien collectif, inaliénable, que nous pouvons certes détruire ou ignorer, mais que nous ne pouvons pas refouler ou occulter et dont le fruit de nos recherches doit circuler et être transmis au plus grand nombre.