L'évolution holocène de la plaine alluviale de l'Isère dans l'ombilic de Moirans (Isère, France). / Isère alluvial plain evolution in the Moirans basin during the Holocene (Isère, France).

Abstract

Des investigations géomorphologiques menées à l'occasion d'une campagne de prospection archéologique (opération A49) ont permis de préciser ou d'identifier les principales phases de l'édification de la plaine alluviale de l'Isère dans l'ombilic de Moirans, au cours de l'Holocène. Une incision tardiglaciaire, associée à une phase de méandrage, a dégagé des formations essentiellement lacustres comblant l'ombilic pour former un niveau de basses terrasses. Une étape d'alluvionnement holocène lui succède, caractérisée par le dépôt d'une nappe caillouteuse s'étalant en contrebas des terrasses, jusqu'au début du Subatlantique. La plaine alluviale, dans la configuration actuelle, est le résultat d'une morphogenèse récente, débutant vers 2000 BP par une nouvelle phase de méandrage qui affecte l'intégralité de sa surface et incise très légèrement (± 1 m) le sommet de la nappe grossière héritée. La préservation de plusieurs paléochenaux indique qu'une partie de la plaine est très rapidement déconnectée de l'axe fluvial principal, jusqu'au XlVe siècle. L'analyse du remplissage minéral et tourbeux de ces paléoméandres permet d'identifier une reprise, dès cette époque, de l'alluvionnement fin dans la plaine relicte. Elle marque l'occurrence d'une métamorphose fluviale associée à la dégradation climatique du Petit Age Glaciaire, qui se traduit sur l'Isère par la progradation d'une nappe caillouteuse sous la forme d'un style fluvial à tresses. Celle-ci atteint dès le milieu du XVIIIe siècle son extension maximale dans l'ombilic de Moirans.

La place de l'hydrogéomorphologie dans les études d'inondation en France méditerranéenne / The contribution of hydrogeomorphology in flood hazard assessment: a review of the situation in southern France

“…La recherche de témoignages sur les crues historiques relève plutôt de la compétence des historiens et leurs tr avaux donnent d'excellents résultats (Meffre in Arnaud-Fassetta et al, 1993) mais rares sont ceux qui s'y intéressent, ce qui nous a poussés à tenter de les suppléer. On peut ainsi, sans trop de difficultés, remonter au xvir siècle grâce aux archives (Salvador, 2001) et donc comparer parfois la sur face couverte par une inondation donnée avec celle du lit majeur. Jusqu'à présent, nous n'avons pas observé de cas de débordement historique au-delà de la limite externe du lit majeur.…”