La manière d’aborder la construction de la connaissance dans notre discipline passe souvent par une réflexion sur les paradigmes tels que la réaction, l’interaction réciproque ou l’action simultanée. Il existe dans notre discipline une croyance selon laquelle la science de la complexité ou les systèmes complexes ne peuvent s’aborder qu’à partir d’une épistémologie postmoderne et d’action simultanée. Il a donc semblé intéressant de réfléchir à la complexité dans la discipline infirmière en prenant comme point de départ la réflexion sur la pensée complexe, sur les systèmes complexes dans les sciences sociales et en philosophie. En effet, celles-ci nous invitent plutôt à ne pas prendre position au niveau ontologique et à aborder la complexité à partir du constructivisme radical plutôt qu’à partir du constructivisme phénoménologique qui prend position au niveau ontologique. Deux parties distinctes composent cette réflexion. Tout d’abord, nous avons voulu retracer les points les plus importants du travail sur la complexité dans les sciences sociales. La deuxième partie du texte a permis d’interroger les fondements ontologiques et épistémologiques qui sous-tendent l’appréhension de la complexité dans la discipline infirmière.