L'histoire des sciences est souvent comprise comme une succession de théories, les nouvelles supplantant les anciennes. Or cette conception de l'histoire des sciences ne rend pas justice à la complexité des dynamiques à l'oeuvre dans le développement scientifique. Pour illustrer cela, nous nous intéressons à un type de phénomènes qui ne peut pas être décrit comme relevant d'une simple succession linéaire : la désuétude de certaines théories. Nous portons notre attention sur un cas particulier : la désuétude temporaire qui a frappé la théorie de la neuroplasticité. Nous défendons l'idée que l'étude de cette théorie fait apparaître certaines des insuffisances de la conception linéaire de l'histoire des sciences.