(English abstract at the end)
La dialyse à domicile est reconnue comme étant la technique la moins coûteuse. Pourtant, elle est la moins choisie en France. Pourquoi la France se montre-t-elle frileuse quant au choix de cette technique ? Nous nous centrons, dans cet article, sur les aspects psychologiques de la prise en charge, par les conjoints, des patients hémodialysés à domicile. A ce sujet, les études sont contradictoires, certaines rapportent un mal-être des couples, tandis que d’autres mettent en évidence une meilleure qualité de vie pour les deux partenaires. Après avoir émis une critique concernant la méthodologie utilisée dans certains travaux qui évacuent la part subjective et certains éléments cliniques qualitatifs pourtant essentiels pour comprendre le phénomène, nous avons fait l’hypothèse que trois niveaux imbriqués méritent d’être pris en compte, jusqu’à être décisifs dans le choix de la dialyse : la dynamique psychologique de chacun des partenaires, la dynamique du couple et l’investissement psychologique du domicile. Nous concluons sur l’idée selon laquelle l’intégration du conjoint dans la prise en charge du malade peut être un atout pour les suites du traitement, sous réserve de certaines conditions : premièrement, une évaluation de la dynamique psychique du couple afin de limiter les échecs thérapeutiques et la souffrance psychologique ; deuxièmement, une sensibilisation des médecins et des soignants à ces questions, car le couple peut développer une relation d’autant plus pathologique que le traitement se fait à huit clos ; enfin, l’ouverture d’un espace de parole afin que les couples puissent exprimer leurs difficultés et être rassurés.
Abstract
Home dialysis is recognized as the least expensive technique. Yet it is the least chosen in France. Why is France being cautious about the choice of this technique? In this article, we focus on the psychological aspects of spousal management of home hemodialysis patients. In this regard, the studies are contradictory, some report a discomfort in couples, while others highlight a better quality of life for both partners. After criticizing the methodology used in some of the works that remove the subjective and some qualitative clinical elements that are essential to understanding the phenomenon, we hypothesized that three nested levels deserve to be taken into account, up to to be decisive in the choice of dialysis: the psychological dynamics of each partner, the dynamics of the couple and the psychological investment of the home. We conclude on the idea that the integration of the spouse in the care of the patient can be an asset for the continuation of treatment, subject to certain conditions: first, an assessment of the psychic dynamics of the couple to limit the therapeutic failures and psychological suffering; secondly, raising the awareness of doctors and caregivers about these issues, because the couple can develop a relationship which is all the more pathological as the treatment is done in camera; finally, the opening of a space of speech so that couples can express their difficulties and be reassured.
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