Le statut social de la femme est un critère de différenciation dans le domaine de la migration internationale féminine. Cependant la littérature reste peu prolixe sur la relation entre celui-ci et la pratique migratoire. Cette étude vise à documenter les liens entre le statut des femmes et leurs comportements migratoires dans le contexte burkinabè. Elle s’appuie sur des données secondaires, 3 880 femmes âgées de 15 ans et plus, issues de l’enquête sur l’Interaction entre Politiques Publiques, Migrations et Développement (IPPMD) au Burkina Faso en 2014 collectées auprès de 2 200 ménages. L’analyse a été à la fois descriptive (bivariée et multivariée) et explicative (régression logistique). Les résultats montrent que le statut social de la femme est négativement associé à l’émigration internationale des femmes. Les émigrées sont celles qui ont un statut faible. Elles résident en milieu rural, dans des ménages ayant une expérience migratoire et un niveau de vie faible. Le statut social de la femme explique le départ vers l’étranger chez les femmes Burkinabè et contribue à l’exacerbation des flux migratoires au Burkina Faso. Le sexe du chef de ménage et la taille du ménage constituent un autre groupe de variables qui influencent directement l’émigration des femmes mais aussi de façon indirecte via le statut de celles-ci. En conclusion, cette étude aurait contribué à une compréhension plus large sur les migrations féminines au Burkina Faso. Au regard de ces résultats, l’amélioration des conditions de vie des femmes et l’analyse de l’impact de l’émigration internationale de cellesci sur certains secteurs de développement local telles que la santé et l’éducation constituent des pistes à explorer afin de contribuer à l’autonomisation des femmes d’une part et de tirer les avantages qu’offre la migration d’autre part.
The social status of women is a criterion of differentiation in the field of international female migration. However, the literature is not very prolific on the relationship between this and the practice of migration. This study aims to document the links between the status of women and their migratory behavior in the Burkina Faso context. The study is based on secondary data, 3,880 women aged 15 and over, from the survey on the Interaction between Public Policies, Migration and Development (IPPMD) in Burkina Faso in 2014 collected from 2,200 households. The analysis was both descriptive (bivariate and multivariate) and explanatory. Results show that the social status of women is negatively associated with the international emigration of women. The emigrants are those who have a weak status. They live in rural areas, in households with migratory experience and a low standard of living. The social status of women explains the departure abroad among Burkinabè women and contributes to the exacerbation of migratory flows in Burkina Faso. The sex of the head of the household and the size of the household constitute another group of variables that directly influence the emigration of women but also indirectly via their status. In conclusion, this study would have contributed to a broader understanding of female migration in Burkina Faso. Based on these results, improving the living conditions of women and analyzing the impact of their international emigration on sectors of local development such as health and education are avenues for consideration to explore in order to contribute to the empowerment of women on the one hand and to reap the benefits of migration on the other.