FORUM médecine/sciences 2015 ; 31 : 805-7 J'ai déjà abordé dans ces chroniques le développement des tests « non invasifs » analysant l'ADN d'intérêt à partir d'un simple prélèvement sanguin, que ce soit pour le diagnostic prénatal de la trisomie 21
Les charmes de la « biopsie liquide »Le principe est connu : une tumeur libère souvent dans la circulation sanguine un peu de son ADN (provenant vraisemblablement de cellules tumorales en apoptose) ainsi que quelques cellules tumorales (CTC, circulating tumour cells). L'analyse de l'ADN tumoral, directement à partir du plasma ou après isolement des CTC, peut renseigner sur la nature des mutations présentes dans la tumeur et donc guider le choix du traitement, sans qu'il soit nécessaire de procéder à une biopsie de tissu qui est souvent délicate, notamment pour les cancers du poumon. Bien que les quantités d'ADN tumoral soient faibles (de l'ordre de quelques ng par ml en général), et que l'ADN cellulaire normal provenant de lymphocytes soit souvent majoritaire, la précision des données obtenues par séquençage de nouvelle généra-tion (NGS) permet d'identifier les mutations présentes dans l'ADN tumoral 1 . Une telle « biopsie liquide » pré-sente à l'évidence de nombreux avantages, d'autant plus qu'elle peut être répétée au cours du traitement pour suivre l'évolution du génome tumoral : il n'est donc pas étonnant que cette technique suscite de nombreuses publications et une intense activité commerciale. Plusieurs entreprises proposent actuellement des tests, celle qui a le plus de recul est sans doute 1 La situation est similaire à celle du diagnostic prénatal non invasif où l'ADN foetal ne représente généralement que 10 % de l'ADN plasmatique.
Guardant Health