Ces dernières décennies, le paysage s’est imposé en France comme une alternative à une fabrique urbaine trop souvent enfermée dans des recettes fonctionnalistes. Les paysagistes se sont ainsi attaché·e·s à produire des espaces intégrant non seulement les spécificités écologiques, sociales et culturelles des territoires, mais aussi la dimension sensible du rapport des populations à leurs milieux de vie. À visée méthodologique, cet article interroge cette production à la lumière du film par et pour la recherche. La métropole bordelaise sert ici d’exemple, témoignant de l’intégration progressive du paysage et des pratiques paysagistes dans les politiques publiques, dans un contexte évolutif où les attentes sociales envers les paysagistes sont multiples et parfois contradictoires. Les premiers résultats soulignent la nécessité d’aller au-delà d’un récit de vie professionnelle, insuffisant à caractériser les éthiques pratiques et personnelles à l’œuvre. Il est proposé ici d’interroger la capacité d’écritures non académiques, le parcours commenté filmé et le film de recherche qui en est issu, d’offrir un accès privilégié de traduction et d’exposition de pratiques paysagistes et aux valeurs qui les sous-tendent.