La rencontre clinique des personnes âgées s’inscrit dans une démarche de soin éthique. Rester ouvert auprès de la personne dite démente offre la possibilité de la rencontrer dans sa singularité, depuis son monde et sa temporalité. Une telle quête métapsychologique laisse sourdre une résistance à l’effacement insoupçonnée, par un désir d’ipséité – compris comme le fondement de l’identité. Auprès de trois patients âgés nous éprouvons le rôle du silence, de l’écoute et de la parole, pour prendre le temps de rendre possible un entre , où une rencontre advient au possible. À partir d’un éclairage phénoménologique et psychanalytique, notre réflexion interroge la manière dont l’intime peut être déployé sans trop le trahir, mutatis mutandis comment la mise à l’ombre sociétale des personnes âgées sous le dictat de la honte, de la peur et du dégoût, au sein de l’espace intimiste de l’ ehpad , peut se transformer.