L’article s’articule autour de la conférence de Jacques Derrida intitulée L’université sans condition dans laquelle il propose de penser l’avenir de l’université en considérant le travail du professeur comme une profession de foi. L’article commence par présenter les caractéristiques de la figure contemporaine de l’enseignant professionnel et propose ensuite une critique du caractère instrumental et techniciste de ce modèle, tel qu’il se déploie aujourd’hui. Pour Derrida, la profession de l’enseignant ne consiste pas seulement à transmettre un ensemble contrôlé de savoirs objectifs et de compétences organisées, elle constitue bien plus profondément un engagement dévoué au nom d’une foi, foi en ce qui est à venir, un avenir imprévisible et toujours incertain. L’article propose ainsi de profaner le sens moderne de la profession de l’enseignant, toujours habité par un désir de contrôle et d’efficacité, en y réintroduisant les éléments d’incertitude et de foi propres à son caractère vocationnel. Les concepts d’événement, de don et de foi seront abordés dans le but de réintroduire des dimensions désormais exclues du discours sur la profession, mais susceptibles de nourrir l'identité et le sens de la responsabilité des enseignants de façon signifiante et gratifiante. Trois critiques de la notion de profession de foi sont adressées.