Le poivre constitue un objet d’étude privilégié pour aborder la notion de luxe en archéobotanique. Après avoir établi les critères d’identification des poivres de l’espèce Piper nigrum en archéologie, une synthèse des découvertes archéobotaniques a été effectuée afin de les replacer dans leur contexte archéologique et de déterminer leurs significations économiques, sociales et culturelles au regard de la consommation et du commerce du poivre dans l’Antiquité, au sein de différents espaces géographiques. Dans ce cadre, la définition du statut luxueux du poivre y fait l’objet d’une attention particulière. De nouvelles occurrences de poivres en provenance d’une résidence élitaire incendiée sur le site antique de Mleiha (EAU) sont mentionnées. Il s’agit de la première attestation archéobotanique de poivre dans la péninsule Arabique. Il y est question de la valeur que pouvait avoir le poivre pour la société qui occupait ce site archéologique, des indices sur l’origine culturelle des habitants ainsi que des utilisations qui peuvent avoir été faites du poivre.