Quoique connue depuis fort longtemps, 1 la notion de cataphore, illustrée par les exemples (1)-( 2) ci-dessous, n'a pas pour autant bénéficié d'une définition opératoire stable et univoque. 2 Elle apparaît aujourd'hui encore dans la littérature comme le membre délaissé du couple anaphore / cataphore : (1) Lorsqu'il eut allumé sa cigarette, Jean posa les coudes sur la table (Härmä 1987a : 53) (2) Il en ressort pourtant ceci : comme il s'était engagé, le Président de la République a été « très ferme », voire « dur » à propos de l'affaire afghane. (L'Express, 1507, 1980, 33 cité par Härmä 1987a : 63) Le terme de cataphore figure pour la première fois en linguistique chez Bühler (1934 : 121-122), qui définit la cataphore comme un mécanisme renvoyant en avant ou correspondant à une monstration anticipante. D'autres parlent d'anticipation par représentant (Bally 1950), d'anaphore rétrospective ou encore d'anaphore anticipante ou la définissent, de façon plus explicite, « comme une relation qui s'établit entre une expression indexicale (ou en emploi indexical) et (une partie du) contexte linguistique subséquent, et qui permet d'identifier le référent de cette expression » (Kęsik 1989 : 36). Sa reconnaissance a donné essentiellement lieu à un traitement syntaxique, tout particulièrement dans le cadre de la grammaire générative transformationnelle, qui s'est efforcée d'en dégager les règles de fonctionnement en mettant en