L’objet de cet article est d’étudier le processus de mise en forme scolaire de deux activités associées aux Activités Physiques de Nature : la course d’orientation et l’escalade. Dans le cadre de l’Éducation Physique du second degré, elles sont les plus enseignées dans ce champ d’apprentissage. Pourtant la part de ce groupement dans les programmations reste marginale. Les conditions de scolarisation sont ambivalentes dans la mesure ou l’ancrage à la fois scolaire et social est traversé par un continuum dialectique allant du plus contrôlé au plus aventureux. La Revue EP.S constitue un révélateur permettant d’interroger ce processus de scolarisation. Par une analyse de discours des articles de CO et d’escalade, complétée par des entretiens et une ouverture vers d’autres productions écrites, les résultats caractérisent trois périodes qui traduisent les enjeux du processus de scolarisation de l’aventure enseignée. La première se situe à l’interface d’un héritage lié au plein-air et une montée de la dimension sportive dans ces activités entre 1975 et 1989. Puis de 1990 à 2004 s’ouvre une tendance à l’orthodoxie scolaire marquée par une centration sur les évaluations et les contenus disciplinaires. Enfin de 2005 à 2019, les activités sont présentées comme contributives à l’acquisition du socle commun.