Les psychoéducateurs québécois sont appelés à exercer un rôle de soutien auprès de familles vulnérables, dont celles relevant de la diversité culturelle. Or des divergences de valeurs, de normes et de représentations peuvent survenir lors de l’intervention, et plus particulièrement dans les situations qui concernent le recours aux pratiques parentales disciplinaires. Cette étude qualitative porte sur les représentations sociales et les approches de soutien de futurs psychoéducateurs québécois quant aux situations de punitions corporelles rencontrées dans leur pratique professionnelle. Un total de 23 étudiants universitaires de deuxième cycle en psychoéducation, possédant des expériences de travail variées dans le domaine psychosocial, ont pris part à des entretiens de groupe semi-dirigés. Une analyse thématique à catégorisation mixte a permis de dégager une organisation des résultats selon les quatre fonctions des représentations sociales (identitaire, savoir, justificatrice et orientation) définies par Abric. Les résultats mettent en avant que les futurs psychoéducateurs rencontrés entretiennent une opinion défavorable à l’égard de la punition corporelle. Toutefois, leur niveau de tolérance et de compréhension est nuancé en fonction de diverses caractéristiques des situations évoquées, dont l’appartenance de la famille aux communautés noires. L’ajout de la composante culturelle constitue un élément de compréhension supplémentaire qui peut avoir une influence sur leurs représentations et leurs pratiques professionnelles. Enfin, à la lumière des résultats, on propose en discussion des réflexions en lien avec la place à accorder à la culture dans l’intervention et le malaise qui caractérise la pratique professionnelle dans un tel contexte.