À la suite de l’adoption de la loi Copé-Zimmermann en 2011, les femmes ont fait une entrée signalée dans les instances dirigeantes des grandes entreprises françaises. Sont-elles pour autant devenues des femmes de pouvoir ? Notre article examine les transformations éventuelles du monde des affaires français en étudiant les formes d’autorité que les femmes ont acquises. Distinguant deux types d’autorité, l’une institutionnelle, l’autre relationnelle, nous comparons systématiquement les femmes et les hommes. Nous montrons que le nouvel équilibre masque une distribution genrée inégale des formes d’autorité institutionnelle. En revanche, les femmes occupent une place centrale au sein du réseau des administrateurs du CAC 40 en étant plus multipositionnées que les hommes. Toutefois, le cumul de leurs positions d’autorité demeure en deçà de celui des hommes. Plus souvent indépendantes ou étrangères, régulièrement nommées pour leur proximité avec la présidence ou la direction, les femmes sont peu en situation de jouer de leurs relations pour peser dans les débats.