Le 4 avril 2010, à l’occasion du cinquantenaire de la décolonisation du Sénégal, une vingtaine de chefs d’État africains procède à l’inauguration à Dakar du monument dit de la « renaissance africaine ». Devant symboliser la mémoire de l’esclavage et du colonialisme, l’édification de ce lieu de mémoire à l’esthétique et au financement plutôt discutables et dans un contexte de marasme économique occasionne de vives contestations des populations et de l’opinion publique. Cet article aborde la question en étudiant d’abord le contenu de la presse privée et publique sénégalaise qui, entre 2008 et 2010, a été le lieu d’une vibrante controverse quant aux sens symboliques, au coût et au financement de l’oeuvre monumentale. Examinant de nombreux articles de presse, discours et débats radiotélévisés, cet article questionne d’abord la signification et le sens mémoriels que l’État du Sénégal a voulu donner au monument. Il analyse par la suite les raisons pour lesquelles la représentation symbolique et mémorielle du concept de « renaissance africaine » ne passe pas aux yeux des populations. Il éclaire ainsi les fondements religieux, politiques et éthiques du discours contestataire.To mark the fiftieth anniversary of the decolonization of Senegal, on 4 April 2010, twenty African heads of state proceeded to the inauguration of the “African renaissance” monument at Dakar. Previously symbolizing the memory of slavery and colonialism, the building of this memorial site with more questionable aesthetics and funding, and in a context of an economic slump occasioned lively disagreements of public opinion. The following article offers a textual analysis of the Senegalese press that, between 2008 and 2010, was at the centre of a lively controversy ranging from the symbolic meaning, to the cost and financing of this monumental work. Examining numerous newspaper articles, conversations and debates on broadcast radio, this article first questions the significance and the sense of commemoration that the Senegalese state wished to give the monument. The article then assesses the reasons why the symbolic and memorial representation of the concept of “African renaissance” did not work in the eyes of the public. It also sheds light on the religious, political and ethical foundations of this contested discourse