Search citation statements
Paper Sections
Citation Types
Year Published
Publication Types
Relationship
Authors
Journals
Au cours des deux dernières décennies, Virginie Despentes est devenue de plus en plus reconnue et « mainstream » : même si l'auteure de Baise-moi garde son côté contestataire, provocateur, et polémique, son prix Renaudot en 2010 et son entrée à l'Académie Goncourt en 2016 (après avoir été élue au jury Fémina en 2015) attestent sa consécration littéraire. Cependant, alors que le succès commercial et critique des romans de Despentes leur confère une importance culturelle indéniable, ils occupent toujours une position liminale entre la littérature et la culture populaire. Sans être hermétiques-les romans de Despentes restent toujours très lisibles-ce sont des textes difficiles à classer, ou plutôt qui semblent toujours perdre dans leurs classifications courantes une partie importante de leur identité. Inspirée par les tonalités et les conventions du polar, de la musique rock et punk, et de la pornographie, la langue de Despentes résiste au style littéraire « au sens un peu morbide du terme 1 ». De cette manière, la fiction de Despentes peut être lue non seulement comme représentative d'un certain nombre de tendances esthétiques qui définissent la littérature française contemporaine (le retour au romanesque, le retour au récit, etc.), mais aussi comme un cas qui nous aide à repenser le genre aujourd'hui, et en particulier à repenser la logique du contenant et du contenu qui démarque les limites des genres à l'intérieur d'un objet d'étude qui serait la littérature française contemporaine. Autrement dit, repenser l'importance du genre, dans les deux sens du mot, nous aide à repenser la notion de domaine qui oriente notre lecture d'une auteure comme Despentes. 2 Sans doute ne faut-il pas imaginer que Despentes nous présente un cas littéraire tout à fait nouveau ou exceptionnel. Sans diminuer l'originalité de l'écriture de Despentes, la bipolarité de sa fiction, qui est à cheval entre le roman noir ultra-dur et le roman sociologique féministe et/ou marxien, nous renvoie à des tendances esthétiques qui remontent assez loin dans l'histoire littéraire. Depuis des décennies, nous nous sommes habitués au fait que la distinction entre littérature « littéraire » et fiction industrielle soit sinon dissoute, au moins troublée-c'est un phénomène majeur de ce que l'on appelle parfois la postmodernité ou le postmodernisme. Cette frontière esthétique et éditoriale Virginie Despentes et le domaine du genre
Au cours des deux dernières décennies, Virginie Despentes est devenue de plus en plus reconnue et « mainstream » : même si l'auteure de Baise-moi garde son côté contestataire, provocateur, et polémique, son prix Renaudot en 2010 et son entrée à l'Académie Goncourt en 2016 (après avoir été élue au jury Fémina en 2015) attestent sa consécration littéraire. Cependant, alors que le succès commercial et critique des romans de Despentes leur confère une importance culturelle indéniable, ils occupent toujours une position liminale entre la littérature et la culture populaire. Sans être hermétiques-les romans de Despentes restent toujours très lisibles-ce sont des textes difficiles à classer, ou plutôt qui semblent toujours perdre dans leurs classifications courantes une partie importante de leur identité. Inspirée par les tonalités et les conventions du polar, de la musique rock et punk, et de la pornographie, la langue de Despentes résiste au style littéraire « au sens un peu morbide du terme 1 ». De cette manière, la fiction de Despentes peut être lue non seulement comme représentative d'un certain nombre de tendances esthétiques qui définissent la littérature française contemporaine (le retour au romanesque, le retour au récit, etc.), mais aussi comme un cas qui nous aide à repenser le genre aujourd'hui, et en particulier à repenser la logique du contenant et du contenu qui démarque les limites des genres à l'intérieur d'un objet d'étude qui serait la littérature française contemporaine. Autrement dit, repenser l'importance du genre, dans les deux sens du mot, nous aide à repenser la notion de domaine qui oriente notre lecture d'une auteure comme Despentes. 2 Sans doute ne faut-il pas imaginer que Despentes nous présente un cas littéraire tout à fait nouveau ou exceptionnel. Sans diminuer l'originalité de l'écriture de Despentes, la bipolarité de sa fiction, qui est à cheval entre le roman noir ultra-dur et le roman sociologique féministe et/ou marxien, nous renvoie à des tendances esthétiques qui remontent assez loin dans l'histoire littéraire. Depuis des décennies, nous nous sommes habitués au fait que la distinction entre littérature « littéraire » et fiction industrielle soit sinon dissoute, au moins troublée-c'est un phénomène majeur de ce que l'on appelle parfois la postmodernité ou le postmodernisme. Cette frontière esthétique et éditoriale Virginie Despentes et le domaine du genre
scite is a Brooklyn-based organization that helps researchers better discover and understand research articles through Smart Citations–citations that display the context of the citation and describe whether the article provides supporting or contrasting evidence. scite is used by students and researchers from around the world and is funded in part by the National Science Foundation and the National Institute on Drug Abuse of the National Institutes of Health.
customersupport@researchsolutions.com
10624 S. Eastern Ave., Ste. A-614
Henderson, NV 89052, USA
This site is protected by reCAPTCHA and the Google Privacy Policy and Terms of Service apply.
Copyright © 2025 scite LLC. All rights reserved.
Made with 💙 for researchers
Part of the Research Solutions Family.