Dans les pays dits en développement, l'occurrence de nombreuses éruptions volcaniques récentes soulève la question de la gestion des risques et des catastrophes associés aux phénomènes naturels « extrêmes ». En s'appuyant sur le cas de l'éruption du volcan de Fogo du 23 novembre 2014, à l'origine d'importantes destructions, de l'évacuation et du relogement des populations locales de Chã das Caldeiras, cet article vise à une analyse des rapports de pouvoir au niveau local, articulés à un niveau plus global, et des réponses apportées par les populations et les institutions face aux menaces volcaniques. La remise en cause d'une approche aléa-centrée et top-down en faveur d'une dynamique de résilience sur le long terme mobilisant les savoirs et ressources de tous les acteurs doit permettre de renforcer les capacités de gestion des risques et des crises volcaniques au Cap-Vert. Centrée sur la vulnérabilité socio-économique des populations face au risque volcanique, l'étude porte également sur les vulnérabilités institutionnelles, « champ qui reste à ce jour largement inexploré, alors qu'il est fondamental à la compréhension des situations de crise » (Morin 2012, Leone 2007).