Les études de genre ont largement décrit les pratiques sociales qui conduisent, dès l’enfance, à un déséquilibre de pouvoir entre les filles et les garçons. On sait cependant peu de choses sur la manière dont les enfants eux-mêmes se représentent ce déséquilibre. Ont-ils la conscience de la fréquence plus importante du pouvoir masculin ? Et si oui, cette conscience change-t-elle en fonction de l’âge, du genre de l’enfant ou du pays dans lequel il grandit ? Afin de répondre à ces questions, nous présentons et discutons une étude empirique récente, qui montre que, dès 4 ans, des enfants issus de pays différents (Norvège, Liban, France) associent pouvoir et masculinité, mais que les filles sont moins enclines que les garçons à faire cette association. Nous examinons ensuite les craintes que les croyances enfantines d’un pouvoir genré peuvent susciter.