Dans un équilibre d’économie géographique entre deux villes, on introduit des coûts urbains : migrations alternantes, rente foncière et un impôt local qui permet de développer les transports urbains. Ces coûts urbains sont la seule force de dispersion du modèle, où il n’y a pas d’agriculteurs. On étudie par simulation les équilibres de court et de long terme entre les deux villes. L’absence d’agriculteurs inverse les conclusions de Krugman: la population est concentrée dans une seule ville lorsque les coûts de transport des biens industriels sont élevés et elle est dispersée lorsqu’ils sont faibles. On compare trois instruments fiscaux permettant de financer le développement des transports urbains: taxe foncière, impôt uniforme par ménage et péage. Pour maximiser le bien-être, l’impôt foncier est le meilleur et le péage le moins bon. Le modèle permet d’analyser le jeu des forces d’économie géographique (arbitrage rendements croissants — coûts de transport) et des forces d’économie urbaine (arbitrage coûts fonciers — coût des migrations alternantes). Elles jouent tantôt dans le même sens (pression fiscale faible ou forte) tantôt en sens opposé (niveau intermédiaire), avec des effets sur l’utilité des deux villes (court terme) ou sur leur population (long terme).