Pour la collection Espaces, mobilités et sociétés des Éditions Alphil-Presses universitaires suisses Publié avec le soutien du Fonds national suisse de la recherche scientifique. La recherche présentée dans cet ouvrage a été financée par le Fonds National de la Recherche luxembourgeois (FNR) dans le cadre du programme Aides à la Formation Recherche (AFR). Les Éditions Alphil bénéficient d'un soutien structurel de l'Office fédéral de la culture pour les années 2016-2020. Illustration de couverture : ©Shutterstock, MicroOne Ce livre est sous licence : Ce texte est sous licence Creative Commons : elle vous oblige, si vous utilisez cet écrit, à en citer l'auteur, la source et l'éditeur original, sans modifications du texte ou de l'extrait et sans utilisation commerciale. Responsable d'édition : François Lapeyronie Couverture : maquette et réalisation : Nusbaumer-graphistes sàrl, www.nusbaumer.ch Proposition pour une rythmologie de la mobilité… 8 15 Préface 2012 ; Gwiazdzinski, 2007) pour embrasser des dimensions sensible et expérientielle mais aussi critique et politique comme pour l'approche des mouvements des places et des lieux infinis des utopies concrètes. Elle ouvre à l'éprouver, au sens, à la présence, à la « corporéité » (Hoyaux, 2010) et à « l'exister » « avoir sa tenue hors de soi » dans l'ouverture (Maldiney, 2007). Elle permet de réfléchir en termes de situations « expérientielle » et « existentielle » où le corps et l'affect sont mobilisés et d'imaginer d'autres manières d'habiter l'espace et les temps des mondes contemporains. L'enjeu d'une rythmanalyse. Si le rythme entre dans le vécu, « cela ne veut pas dire qu'il entre dans le connu » (Lefebvre, Régulier, 1985). La piste du rythme relance celle d'une « rythmanalyse » à la frontière de la science et de la poésie, dont Lucio Alberto Pinheiro Dos Santos (1931) puis Gaston Bachelard (1950) avaient eu l'intuition, qu'Henry Lefebvre (1993) a tenté d'imposer et que Kevin Lynch (1972) a cherché à utiliser pour l'aménagement des espaces. Il nous oblige à nous faire « rythmanalyste », c'està-dire à devenir celui qui écoute le monde, observe et retient les senteurs comme les traces qui jalonnent les rythmes (Lefebvre, 1992) insistant sur les cinq sens. « Parce que le rythme articule, entre autres, le temps, l'espace, l'individu, le corps, les pratiques et les sens, il représente pour le géographe un outil unique permettant d'analyser un lieu de façon complète et dynamique » (Girardot, 2007). Le rythme est tout à la fois rythme des corps, du langage, du social et du territoire, soit autant d'éléments à observer, à articuler voire à redéfinir ensemble de manière transdisciplinaire, « un assemblage de techniques », de « montages d'actes », de « sélections d'arrêts et de mouvements », d'« ensembles de formes de repos et d'action », qui déterminent « les manières de fluer, c'est-àdire les variations d'intensité des interactions, d'un ensemble d'êtres humains » (Michon, 2007). Recherche d'eurythmie. Au-delà de l'observation et de l'analyse, le rythme est une belle q...