L'aurore boréale enjeu du mécanisme cartésien et la dispute entre Paris et Montpellier, le choix français Résumé : Nous nous intéressons dans cet article à un épisode de la vie scientifique française de la deuxième moitié de la décennie 1720, à savoir le rejet par l'Académie Royale des Sciences d'un mémoire de la Société Royale des Sciences de Montpellier, écrit à l'issue de la grande aurore boréale de 1726 par François de Plantade, proposant un système basé sur le principe de la circulation de la matière magnétique proche de celui défendu par Edmund Halley, occasionnant une crise institutionnelle sérieuse entre les deux sociétés. Un autre système, proposé par Jean-Jacques Dortous de Mairan au nom de l'Académie parisienne et d'essence profondément cartésienne, est alors en cours d'élaboration, et sera publié au début de la décennie suivante. Nous suggérons que les arguments communiqués à Plantade par différents interlocuteurs parisiens pour justifier le rejet de son mémoire masquent une motivation d'ordre « politique », dans le contexte de pénétration du newtonianisme perçu comme une menace. Nous replaçons cet épisode dans la périodisation proposée par John Bennett Shank de l'escalade du conflit opposant cartésiens et newtoniens dans la première moitié du XVIII e siècle.