“…Parce que nous sommes en démocratie et que le sens des changements que d'aucuns entendent apporter à l'enseignement supérieur et à la recherche -c'est-à-dire à la fois leur direction et leur signiication ou leur contenu -ne relève a priori d'aucune évidence, mais de choix plus ou moins contraints exercés dans une coniguration déterminée du pouvoir, l'expression et la prise en compte de la pluralité des points de vue (leurs contenus comme leurs formats) à propos de l'enseignement supérieur et de la recherche ont d'autant leur place que l'idéologie managériale, portée dans le secteur public par des gestionnaires inluents (Bruno, 2008), tend souvent à apparaître, notamment par le recours aux chiffres et aux technologies de l'information et de la communication, comme indiscutable ou incontestable, voire objective, neutre, pragmatique ou naturelle (Ogien, 2013 ;Gaulejac, 2012). Or, qu'il s'agisse du « modèle traditionnel » associé à « l'ethos universitaire » (Mercier, 2012) ou du « modèle en cours d'instauration ou instauré » assimilé à « l'esprit gestionnaire » (Ogien, 1995), deux visions, c'està-dire deux conceptions normatives idéales de l'enseignement supérieur et de la recherche, sont présentes et décrites dans un tableau synthétique (Mercier, 2012 : 203).…”