This article focusses on the sociological analysis of the transformations of ethical discourse in today's societies. The author seeks to clarify the notion of ethics as a central concern of sociology, and to identify what seems to constitute the core of the ethical discourse that is beginning to emerge in modern societies. The thrust of this exploration is that until now, modern society, given prior regulatory conditions (i.e., liberalism and “providentialism”), has engendered an ethical discourse that fosters concerted action by social actors toward a common goal. Neo‐liberalist ethical discourse, by contrast, seems unable to produce a positive representation of society as a whole. Consequently, individuals now have difficulty conceiving of an ethics of solidarity.
Cet article porte sur l'analyse sociologique des transformations du discours éthique dans les sociétés actuelles. L'auteur cherche d'abord à clarifier la notion d'éthique dans le cadre des préoccupations de la sociologie et, ensuite, à dégager ce qui lui paraît constituer l'essentiel du discours éthique en train de se mettre en place dans les sociétés modernes. L'essentiel de la démonstration vise à montrer que la société moderne, dans le cadre de modalités de régulation antérieures (libérale et providentialiste), était parvenue àélaborer un discours éthique capable de rallier les acteurs sociaux autour d'un projet. À l'inverse, le discours éthique néo‐libéral, incapable de profiler la représentation d'une société signi‐fiante aux yeux de l'acteur, a peine à engendrer chez lui une éthique de la solidarity et du bien commun.