Le burn-out des quinquas

Le burn-out est-il une entité nosographique distincte ?

“…Certaines études se sont attelées à identifier des marqueurs biologiques sous-tendant les symptômes observés dans un état de burn-out et ont trouvé des particularités du fonctionnement physiologique. Ainsi, au niveau de l'électroencéphalogramme, le burn-out serait associé à une plus faible fréquence des ondes alpha (Vanderheyden, 2013). Le burn-out serait également caractérisé par une hypercortisolémie avec une augmentation du cortisol et du cortisone à l'intérieur des cheveux (Penz et al, 2018).…”

“…Au niveau de l'organisme de travail, la prévention primaire peut impliquer de la part de l'employeur d'avoir de véritables politiques et pratiques en faveur de la santé psychologique des professionnels (Dollard & Bakker, 2010), qui peuvent -entre autres -se traduire par un diagnostic de l'environnement de travail, des contraintes et des ressources qui le caractérisent, et leurs possibles impacts sur la santé des individus, afin de mettre en place des plans d'action préventifs. Toutefois faudrait-il encore que l'employeur juge nécessaire ce type d'interventions en acceptant de remettre en question son organisation et qu'il accorde un budget financier suffisant pour permettre à ces actions d'être efficaces (Vanderheyden, 2013 ;Zawieja, 2014). Enfin, au niveau de l'individu, il ne peut pas y avoir de prévention majeure contre l'apparition du burn-out, hormis avoir une hygiène de vie saine et pratiquer la relaxation, recommandations semblables à toutes autres recommandations pour lutter contre n'importe quel déséquilibre émotionnel, et s'accorder du temps pour soi afin de réduire une possible tension interne (Zawieja, 2014).…”

“…Au niveau sociétal, ce type de prévention peut renvoyer aux conseils de l'inspection du travail ainsi qu'aux recommandations émises par différents organismes nationaux ou régionaux (e.g., Institut national de recherche en sécurité, Agences nationales/régionales pour l'amélioration des conditions de travail) quant à la prévention des risques professionnels (Zawieja, 2014). Au niveau de l'organisme de travail, l'employeur peut mettre en place des formations portant par exemple sur la gestion du stress, du temps ou des conflits (Vanderheyden, 2013). Au niveau de l'individu, en plus de renforcer les interventions citées pour la prévention primaire, Zawieja (2014) souligne qu'il est recommandé aux personnes se sentant en burn-out de recourir à des techniques d'assertivité afin de s'affirmer au travail en refusant une charge de travail supplémentaire ou en signifiant un délai trop restreint.…”

“…Cette prise en charge est souvent similaire à celle des troubles anxiodépressifs ou à d'autres phénomènes non pathologiques. En effet, Vanderheyden (2013) par exemple estime qu'il y a 10 phases dans la prise en charge du burn-out : phase de communication, phase d'évaluation, phase d'acceptation, phase de désengagement, phase de recherche de sens, phase de redécouverte, phase de réapprentissage, phase de résolution, phase de consolidation, phase de départ. Cependant, il n'y a aucun élément indiquant que ces phases sont spécifiques au burn-out.…”

“…Par analogie, ces phases dites de prise en charge pourraient correspondre pour certaines aux différentes phases du deuil. Il en va de même pour les autres chapitres du livre de Vanderheyden (2013) qui évoquent des techniques plus ou moins connues comme la sophrologie, la « mindfulness » (c'est-à-dire, méditation de pleine conscience), la prise de conscience de ses émotions négatives pour les transformer par la suite, la thérapie émotionnelle avec les fleurs de Bach, etc. Au vu de la description très générale qui est faite, ces interventions pourraient être plus ou moins indiquées pour d'autres pathologies mentales et n'aident en rien à l'orientation thérapeutique à adopter si une personne présentant un burn-out s'adresse à un psychothérapeute.…”