To cite this version:Christian Licoppe, Laurence Dumoulin. L'ouverture des procès à distance par visioconférence : activité, performativité, technologie. Réseaux, La Découverte, 2007, 144, p.103-140 Il est d'usage en contexte judicia ire que les audiences soient ouvertes et clôturées par des énoncés quasi-rituels prono ncés par le mag istrat qui prés ide l'audience. Dans le cas des audiences tenues à distance par visioconférence, une des spécific ités observées concerne l'omission assez régulière de ce type de formule. Comment expliquer qu'u ne audience, sans avoir été formel lement ouverte au moyen des expressions conventionnelles, puisse cependant se tenir et s'achever par un énoncé de clôture, qui est lui tout à fait classique ? Pourqu oi les acteurs font-ils l'écono mie d'un énoncé d'ouverture dont la performativ ité est pourtant particul ièrement écono me et eff icace lorsqu'il est ut ilisé en situat ion de co -présence ? C'est ce que cet art icle vise à expliquer. Après avo ir discuté les approches pragmatiques portant sur les actes de langage, les auteurs recons truisent, à partir d'observations ethnographiques et d'enregistrements vidéo, les procédures séquentielles par lesquel les les part icipants installent l'audience de manière publiquement reconnaissable. Ils mettent ainsi en évidence trois procédures q ui caracté risent le dispositi f d'audience à distance et dont l'accomplissement peut expliquer qu'en certaines circonstances la mise en place de l'activité commu ne (tenir audience) soit tellement graduel le et progressi ve qu'el le rende d'auta nt moins nécessaire et donc d'autant m oins usité l'énoncé d 'ouverture class ique.
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