Si elles sont communes et même emblématiques dans le domaine de la Préhistoire, les fouilles dans les grottes ou abris-sous-roche sont très rares sur le Massif armoricain pour le Paléolithique final et le Mésolithique. Les travaux de terrain menés depuis 2007 dans certaines cavités du Finistère (Pont-Glas à Plounéour-Ménez, Kerbizien à Huelgoat et le Rocher de l'Impératrice à Plougastel-Daoulas) offrent un nouvel éclairage sur les manières d'habiter des espaces restreints. Une nouvelle étude est également proposée du mobilier de la seule grotte continentale de Bretagne, Roc'h Toul à Guiclan (Finistère), fouillée de manière pour le moins expéditive en 1868. Une première typologie de ces cavités et de leur remplissage pu être ensuite établie pour certains substrats géologiques seulement (granites et quartzites). À l'exception notable de la grotte marine effondrée de Ménez Drégan à Plouhinec (Finistère) occupée au Paléolithique ancien, la modicité des remplissages sédimentaires des cavernes armoricaines ne donne pas prise à des modélisations chronologiques de grande ampleur. L'intérêt qu'on leur porte est davantage dans la complémentarité fonctionnelle que leurs contenus archéologiques nous offrent en regard des sites de plein air. Dans le mobilier lithique, les phases d'usage et de réfection de l'outillage sont clairement surreprésentées, au détriment des phases de production. Cela plaide pour des usages logistiques de courte durée, dans des systèmes de mobilité différents, plus amples au Paléolithique final qu'au Mésolithique. Malgré leurs limites que cet article s'emploie à bien définir, ces premières fouilles ont bel et bien livré des signatures fonctionnelles très originales dans l'outillage ou dans les manifestations symboliques, qui engagent à réfléchir au rôle de ces petites cavernes dans les réseaux d'habitats du Paléolithique final et du Mésolithique.