“…La transformation digitale prolonge et renouvelle ces débats. Porté par un discours promettant l'émergence de nouvelles formes organisationnelles fondées sur l'autonomie, remettant en cause les modes de fonctionnement bureaucratiques au profit d'organisations plus « horizontales », plus souples, s'appuyant sur le décloisonnement et le fonctionnement collaboratif (Ughetto, 2018), le numérique se présente aussi, selon certains, comme une sorte de nouveau « cheval de Troie » (JeMine, 2017) justifiant, dans les faits, restructurations, déqualification, perte de sens et automatisation (Petit, 2016 ;gAborieAU, 2012). Cette vision prolonge l'idée selon laquelle la technologie est le résultat d'un processus modelé par des idéologies et des rapports de force, dans lequel le discours managérial sur le progrès serait, d'une certaine manière, une opération de communication (noble, 1995) et permettrait de légitimer des changements organisationnels de grande ampleur au nom d'une nécessaire « modernisation ».…”