Dans cet article, nous proposons quelques pistes qui permettront de saisir certains enjeux qui se posent à l’égard du mode de gouvernance qui se met en place au sein du milieu associatif francophone en situation minoritaire. Deux voies principales guideront notre réflexion : le mode de coordination de l’action qui sous-tend les pratiques de gouvernance, et les rapports qui unissent l’État fédéral canadien au milieu associatif francophone. Notre hypothèse est la suivante : dans la gouvernance communautaire actuelle du milieu associatif francophone, l’État se réserve un pouvoir sous l’empire duquel il oriente l’organisation même des organismes francophones. Le partage du pouvoir, qui constitue l’une des caractéristiques principales de la gouvernance, se limite essentiellement à la collation de responsabilités en matière de gestion des activités communautaires de ces organismes. Dans cette perspective, nous constatons l’existence d’un alourdissement appréciable des exigences administratives. Toutefois, des efforts sont déployés pour ancrer la gouvernance dans des pratiques de consultation, de concertation et de délibération auprès des organismes et de la population francophone minoritaire. Effectivement, ce sont les organismes eux-mêmes qui participent pour l’essentiel aux consultations et qui déterminent les orientations du développement communautaire. Ainsi, l’analyse nous amène à nuancer l’idée que, telle qu’elle s’exerce dans le milieu associatif francophone, la gouvernance serait horizontale.In this article, we are proposing a few avenues that will allow us to understand certain issues at hand relating to the current model of governance being put in place within the minority Francophone association community. To do this, we are following two paths for analysis: the coordination model of the action underlying the governance practices and the relationships between the Canadian federal government and the Francophone association community. Our assumption is as follows: with the current community governance within the Francophone association community, the state reserves the power under which it guides the coordination of Francophone organizations. Powersharing between the government and the Francophone organizations consists primarily of giving responsibilities to the organizations for managing community events. This causes a significant increase in administrative demands. However, increasingly, efforts are being made by the Francophone organizations to anchor governance in consultation, collaboration and deliberation practices among organizations and the minority Francophone community. Actually, the organizations themselves participate, for the most part, in the consultations and help set out the community development guidelines. Thus, our analysis enables us to interpret the idea that the governance is exercised horizontally, without necessarily concluding that it remains vertical. It is the subject of an ongoing negotiation between representatives of the federal government and the Francophone organizations