Si l’État souhaite favoriser le développement de l’innovation thérapeutique et son accès à tous les patients dans le domaine de la cancérologie, il n’en demeure pas moins que les personnes âgées en sont toujours peu bénéficiaires. Ces patients sont sous-représentés dans les essais cliniques. Or, on sait qu’ils représentent la population la plus vulnérable à la survenue d’un cancer. Cette situation paradoxale soulève la question des inégalités de santé selon l’âge. Cet article propose de questionner cette problématique médicale et de mettre en lumière les logiques qui fondent son existence, du point de vue de 12 acteurs institutionnels et associatifs. La manière dont ils pensent l’accès aux soins et à la recherche médicale s’inscrit dans la complexité à définir et à désigner la population des personnes âgées. Les causes qu’ils lui attribuent puisent leur fondement dans des dimensions d’ordre social, politique et médical. Celles-ci traduisent l’intrication entre la représentation de la personne âgée, l’inertie des politiques publiques et des laboratoires pharmaceutiques et l’absence d’activisme thérapeutique par et/ou pour les personnes âgées.