L’article part d’un constat : alors que la figure de la victime monte en puissance dans les espaces publics et médiatiques au cours de la seconde moitié du xx e siècle, certains journaux de la PQN semblent rétifs à l’inviter au débat politique qu’ils mettent en scène concernant la récidive criminelle entre 1997 et 2008. L’article expose les raisons (professionnelles, sociologiques, éditoriales, symboliques, etc.) qui expliquent la rareté de la présence victimaire sur le plan politique dans ces quotidiens et ses conséquences. Il montre notamment en quoi le débat organisé par les journalistes de la PQN correspond plus à ce que ce débat devrait être à leurs yeux qu’à la manière dont il se déroule dans l’espace public. Il interroge par ce biais la résistance de ces espaces médiatiques face à l’évolution des formes de la prise de parole publique et politique et aux modalités de l’organisation du débat sur la récidive.