Résumé -L'article est consacré aux grandes orientations, déjà repérables, de l'accord climatique qui sera signé à Paris en décembre 2015, pour devenir effectif à partir de 2020. L'Accord -promu par le G2 États-Unis/Chine -sera fondé sur les seules « politiques nationales » ; il tournera le dos à la première politique climatique, celle du protocole de Kyoto, et donc à l'architecture ancienne « par le haut » et à l'ambition d'un accord international contraignant. Des « contributions nationalement déterminées » pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, de nature hétérogène et d'ambitions modestes à moyen terme -et non plus des engagements -, sont attendues de la part de tous les États, y compris ceux inclus par le protocole de Kyoto, comme la Chine, dans la liste des pays en développement. L'accord de Paris devrait constituer un tournant. Il inaugurera une nouvelle gouvernance climatique, dans la continuité de la gouvernance centrée sur les États, mais cette fois à l'échelle globale, c'est-à-dire tenant compte des préférences des 196 parties signataires de la Convention-cadre sur les changements climatiques de 1992 et, en particulier, des plus puissants d'entre eux. On soutient que cet accord, dont il ne faut cependant pas attendre de réduction conséquente des émissions de gaz à effet de serre pour les prochaines décennies, marquera le paysage de la lutte contre le réchauffement et de l'adaptation à celui-ci pour des décennies.
Abstract -