En 2011, pendant les « printemps arabes », les citoyens de certains pays arabes ont défilé dans les rues, réclamant la diminution de la corruption, un meilleur accès à la vie publique et des emplois. En réponse, les États du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord ont mis en place des plans stratégiques pour satisfaire à ces exigences (par exemple, le plan Vision 2030 au Maroc ou le plan Vision 2030 en Arabie Saoudite). L’un des volets principaux de ces plans était lié à la réforme des finances publiques. Récemment, face à l’apparition de la pandémie de coronavirus (covid-19), la plupart des pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord ont eu recours à l’emprunt ou puisé dans leurs réserves (deux solutions considérées comme des sources de financement de la dépense publique), afin de soutenir l’économie et de financer les plans de lutte contre la maladie. L’efficacité et l’efficience de la dépense publique sont donc toujours primordiales pour optimiser l’utilisation des ressources disponibles. En s’appuyant sur des données concernant la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord de 1999 à 2019, au moyen de diagrammes de dispersion et d’une procédure de modèles linéaires généralisés, cet article étudie la relation entre dépense publique et croissance économique. Les résultats montrent que le système actuel de dépenses publiques est inefficace et inefficient et que, pour être efficiente, la dépense publique doit être combinée avec d’autres facteurs qui influencent l’économie (par exemple, l’augmentation de la participation des citoyens aux affaires publiques, le contrôle de la corruption et le soutien aux bonnes pratiques de gouvernance dans le secteur public). Remarques à l’attention des praticiens La dépense publique est l’un des piliers sur lesquels doit reposer la gestion des affaires publiques pour parvenir à un haut niveau de développement et offrir aux bénéficiaires des services publics de qualité. La présente étude porte sur la relation entre dépense publique et croissance économique. Les résultats obtenus confirment que des facteurs non financiers, comme la lutte contre la corruption, la promotion de la démocratie et de la liberté, l’amélioration de la qualité des institutions publiques et l’encouragement à la productivité et à la responsabilité dans le secteur public sont des dimensions importantes de la croissance économique, principalement dans les pays en développement.